this post was submitted on 04 Aug 2025
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Trouble du spectre de l'autisme

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Je voulais évoquer mon cas, car il est singulier si je compare à tout ce que j'ai pu entendre au sein de mon collectif.

Je fais face à une sorte d'absurdité ("productiviste" ?) de l'administration et du statut.

En gros, je fais parti de ces gens qui parviennent à travailler à plein temps : je garde la tête hors de l'eau, je n'ai pas de RQTH (cela ne m'apporterait rien), je fais tout comme un "valide". Constamment épuisé, je garde le rythme et ne fait pratiquement jamais d'arrêt, en tout cas pas plus que tout le monde (quelques jours par an pour le virus de saison).

Puisque je n'ai pas de difficulté à travailler à plein temps, je n'ai pas de reconnaissance (le RQTH reconnait la qualité de *travailleur* handicapé, pas de *vivant* ou *humain* handicapé). Logique.

Sauf que travailler me consomme quasiment toute mon énergie (9 cuillères sur 10). Le reste est consumé par mes obligations (ménage, courses, administratif...). Tout le reste est à l'abandon : vie amicale, vie amoureuse, vie affective, vie sexuelle, activités/sport, loisirs, pas de conjoint, pas d'enfants. Tout est à l'arrêt, rien n'avance depuis des années.

Et donc, pas de problème : tout va bien, puisque je continue de produire dans cette société. Pourquoi m'accorderait-on un temps partiel (financièrement compensé... t'as vu la gueule des loyers tmtc) puisque je suis capable de faire un plein-temps ? Le fait de sacrifier tout le reste, c'est mon problème.

Je ne suis pas handicapé pour le travail mais pour tout le reste, et ça, c'est pas pris en compte par le système en fait.

cc @thefool @autisme
#autisme #fatigue #médecineDuTravail #épuisement #burnout #ActuallyAutisticFR

all 11 comments
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[–] miellaby@jlai.lu 1 points 10 hours ago

Merci pour ton témoignage... J'ai ressenti la même chose toute ma vie sans être un autiste diagnostiqué.

Ça a commencé à se voir à la fin du lycée. Il me fallait 1 heure pour faire des devoirs que d'autres faisaient en 5min. J'ai fait bac+5 en sacrifiant ma vie de lycéen et d'étudiant.

Et puis ça a continué les 30 années suivantes. Je me suis toujours senti à la limite de mes capacités alors pour ne pas décrocher je compense: je fais de l'autoformation et je prépare ma semaine de boulot dans ma tête plutôt que de penser à des vacances, à des proches... Sauf que ça ne sert à rien mais je ne peux pas m'en empêcher. Quand je commence à penser boulot, je vais y penser pendant des jours d'affiler sans m'arrêter. En fait, je m'arrête 2 semaines par an pendant l'été et encore.

Le mode de vie standard n'est plus compatible avec les gens qui ne peuvent penser qu'à une seule chose à la foi. Peut-être qu'il y a eu une époque où il y avait des places dans la communauté pour les gens rigides mais rigoureux, mais maintenant c'est vu comme une énorme tare.

Pour moi, ça ne va pas en s'améliorant. Je ne vais même pas chez le dentiste. J'ai cassé mes lunettes y'a 6 mois sans les réparer... La raison ? Le moindre changement de mes habitudes me vide complètement. C'est trop dur de faire quelque chose en + de mes 5 jours de boulot.

je suis pas sûr qu'une réduction du temps de travail puisse me servir parce que je sais que je vais autant être fatigué par la vie de tous les jours même quand je ne travaille pas. Cest une question de charge mentale en fait, travailler moins longtemps ne va pas la diminuer en fait.

[–] moitoi@piefed.social 2 points 13 hours ago

Si le travail consomme 9/10, tu n'es pas en mesure d'assurer un emploi à temps plein. C'est beaucoup trop pour être en bonne santé et cela affecte durement ta santé mentale.

J'ai plusieurs autistes autour de moi dans ce cas en ce moment. C'est dur pour eux de ne pas être dans le déni. Ils ont tellement intériorisé le validisme de devoir travailler comme les autres au prix de tout le reste. Je ne parle pas du burnout constant.

Il est temps de prendre soin de toi et de penser à soi. Le système capitaliste est fondamentalement validiste avec nous. Il a créé un monde qui ne nous est pas adapté et par conséquent oppressif à notre encontre.

Il n'est pas de notre ressort de nous faire du mal pour s'adapter à ce système. Le taux doit correspondre à ce qui est viable pour nous. Et, dans ce cas, avec 9/10, ,cela ne l'est pas.

[–] mf@mastodon.pirateparty.be 3 points 2 days ago

@acratopege @thefool @autisme
Pareil.
Je tiens encore mais à quel prix ?
J'ai parfois cédé à l'appel d'organisations syndicales pour me mettre en grève juste pour faire des courses ou assurer à la maison ou pour pouvoir me reposer une journée de plus ( une sorte de congés sans solde)
Parfois je peux me déplacer jusqu'au rassemblement, ou a la manif.
Parfois, je reste à mon domicile, j'en profite pour dormir le matin ou faire la sieste 😞

[–] BruceLee@sopuli.xyz 2 points 2 days ago

Je ne sais pas si mon conseil vaut grand-chose mais tu devrais chercher un médecin compatissant près à t'aider pour faire une RQTH, même si pour l'instant, tu ne fais rien avec. J'ai fait la mienne juste avant de rentrer dans le monde du travail. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'en profiter mais je suis rassuré de la savoir là pour le jour où j'en aurai besoin et il me semble que tu en aurai déjà besoin.

[–] nope@jlai.lu 1 points 2 days ago

Force à toi...

[–] gilda@mamot.fr 1 points 2 days ago

@acratopege @thefool @autisme J'ai le même problème pour cause de béta-thalassémie mineure + sans doute un effet de l'âge (j'ai celui de la retraite s'il n'y avait pas eu de réformes). Si quelqu'un a une solution, ça m'intéresse.
Ma sœur qui a le même problème a obtenu une RQTH mais parce qu'elle avait tant forcé pour tenir qu'elle a fait des malaises sur le lieu de travail et que sa hiérarchie a tenu à se montrer exempaire.

[–] leftascenter@jlai.lu 1 points 2 days ago

Itou. Le monde pro est de plus en plus exigeant et consommateur de salariés (il prend, use et jette)

[–] anomaluridae@piaille.fr 1 points 2 days ago (1 children)

@thefool @acratopege @autisme c'est très bien dit !
J'ai tenu comme ça pendant 20 ans, puis ça à commencé à se casser la gueule...