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founded 2 years ago
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Le Journal des Briques, diffusé par Le Média.
Un peu de soleil, je prends.

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Résumé exécutif

Le projet Politoscope observe depuis 2016 le militantisme politique sur X/feu-Twitter. Nous avons développé des méthodes pour analyser les dynamiques sociales et de débats, ainsi que les manipulations d’opinions.

Permettant de passer en accéléré ces dynamiques sociales, il est possible de caractériser un processus d’affaiblissement puis d’inversion du front républicain à l’approche des législatives de 2024 et d’identifier les stratégies de subversion qui l’ont favorisé. Ces stratégies de basse intensité, pilotées ou influencées pour la plupart par le Kremlin, se déploient sur des échelles de temps trop longues pour que les acteurs du débat en aient conscience. Elles visent à déstructurer la société française de manière systémique pour provoquer une transition vers une société fermée ou une démocratie illibérale.

Dans un contexte de reconfiguration brutale de l’espace politique suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, les efforts du Kremlin sont sur le point de payer. Cette étude identifie une convergence d’intérêts entre le régime de Poutine et l’extrême-droite française. Elle explicite certaines mesures actives mises en place par le Kremlin depuis au moins 2016 pour déstabiliser la société française et montre comment certaines d’entre-elles entrent en synergie ces jours-ci pour faire tomber voire s’inverser le front républicain. Ceci est la dernière étape avant la prise de contrôle de la France par des personnalités politiques moins hostiles au régime de Poutine.

Dans ce dispositif, les communautés politiques préoccupées par le conflit israélo-palestinien et la montée de l’antisémitisme ou de l’islamophobie sont instrumentalisées afin de compromettre tout barrage contre une extrême-droite banalisée au second tour des législatives.

"Minuit moins dix à l’horloge de Poutine Jusque-là, tout se passe comme prévu" David Chavalarias, CNRS, EHESS/CAMS & ISC-PIF Pre-print de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France V3 - 3 Juillet 2024 https://nextcloud.iscpif.fr/index.php/s/eY5YqtbdbAKsiWe

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Je me faisais la réflexion en voyant un article sur Prisca Thevenot, dont j'ignorais le nom jusqu'à présent (je n'ai pas suivi le gouvernement Attal de très près)

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Des inégalités sociales qui traversent la France, il n’est que peu, voire pas question dans les débats qui scandent la campagne législative, dominée par la problématique du pouvoir d’achat. Le sujet n’apparaît pas non plus dans la liste des thèmes que les enquêtes d’opinion placent en tête des déterminants des choix électoraux. Pourtant, « la crise de confiance française est très fortement corrélée avec le sentiment de ne pas vivre dans une société tenant sa promesse d’égalité », analyse le chercheur Bruno Cautrès dans l’édition 2024 du baromètre de la confiance politique, du centre de recherches politiques de Sciences po (Cevipof).

Difficile de savoir dans quelle mesure et dans quel sens ce ressenti oriente les comportements électoraux. Mais il caractérise une partie de l’électorat, notamment de ceux qui donnent leur voix au Rassemblement national (RN). « Durant mon enquête, le sentiment d’injustice était très présent », expose Félicien Faury, auteur de Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite (Seuil, 240 pages, 21,50 euros). Des préoccupations qui, selon son analyse menée dans le sud-est de la France, portent « principalement sur les questions fiscales, résidentielles et scolaires », alimentées par l’impression que « tout un ensemble de ressources – des environnements résidentiels paisibles, des services publics de qualité, des écoles de bon niveau… – sont devenues rares, avec une vive compétition entre groupes sociaux pour y avoir accès ».

Le politiste évoque l’idée d’un « entre-soi raté » chez beaucoup d’électeurs RN, pris entre une « pression par le haut » des plus aisés et une « pression par le bas des plus modestes ». « Beaucoup ont l’impression que “les quartiers” les “rattrapent” », dans leur environnement résidentiel et scolaire. « Ils souhaiteraient pouvoir habiter ailleurs et s’en éloigner, mais ils n’en ont pas toujours les moyens financiers. Leurs ressources sociales ne sont pas à la hauteur de leurs aspirations ségrégatives », explique le chercheur. Cela « crée beaucoup de frustration vis-à-vis des autres groupes sociaux qui vont, eux, bien choisir les quartiers où ils habitent ».

« L’accès aux élites est fermé, mais le bas de l’échelle sociale semble très ouvert et subit de plein fouet la concurrence avec la mondialisation, dont l’immigration est le symbole. Entre les deux, la mobilité sociale n’est plus assurée comme autrefois », analyse le politiste Luc Rouban, chercheur au Cevipof, auteur des Racines sociales de la violence politique (Editions de l’Aube, 192 pages, 18,90 euros).

Les classes moyennes en périphérie

Concernant les écarts de revenus, la France est « au milieu du gué », « ni très égalitaire ni très inégalitaire », selon Louis Maurin, le directeur de l’Observatoire des inégalités. Mais les scènes résidentielle et scolaire, qui sont « au centre de la vie des individus et participent à la construction des sociétés », selon les mots du géographe François Madoré, professeur des universités à Nantes, sont bien le théâtre de phénomènes ségrégatifs, choisis par les uns, subis par les autres, notamment aux deux extrémités de l’échelle sociale.

Sur le plan résidentiel, depuis le début des années 2000, l’augmentation des prix de l’immobilier, bien supérieure à celle du niveau de vie, a ainsi changé la répartition des classes sociales sur les territoires, repoussant les classes moyennes en périphérie. Dans le même temps, la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains a imposé aux communes un quota de logements sociaux permettant, grâce à la politique de la ville, de créer, de maintenir ou de développer la mixité sociale. « Les prix de l’immobilier et l’accès plus ou moins large au parc social permettent de filtrer la population », souligne l’économiste Pierre Madec.

En 2020, une étude de France Stratégie montrait que la ségrégation résidentielle entre les groupes sociaux était relativement stable depuis une trentaine d’années. Elle était néanmoins plus forte parmi les ménages les plus aisés, davantage concentrés dans certains quartiers que les plus précaires. En 2024, une analyse de l’Insee fondée sur les revenus et menée à une échelle plus fine concluait que, « entre 2004 et 2019, les disparités spatiales selon le revenu se sont accentuées dans la plupart des grandes villes » et que « tous les groupes de revenus vivent dans des quartiers de moins en moins mixtes, à l’exception notable des populations les plus modestes ».

Contournements de la carte scolaire

Cédric Van Styvendael, maire socialiste de Villeurbanne (Rhône), une ville qui compte 28 % de logements sociaux et où le prix des habitations atteint les 7 000 euros le mètre carré, éprouve ce paradoxe au quotidien. « Faire habiter des gens différents au même endroit est important, mais cohabiter ne suffit pas à créer l’expérience de l’autre. Il faut que ça se traduise dans la manière dont on se côtoie, on se parle, on se confronte », juge l’édile, qui observe des différences « dans l’usage de certains lieux culturels ou de loisirs », comme les bars et les restaurants..

« Nous sommes dans un pays où la promesse d’égalité est extrêmement forte, constate Louis Maurin. Elle est écrite sur tous les frontons que chaque élève voit tous les jours : liberté, égalité, fraternité. Cela crée des attentes et des déceptions extrêmement fortes. » D’autant que le contraste peut se révéler violent entre la promesse d’égalité des chances et les trajectoires scolaires, influencées plus qu’ailleurs par le milieu d’origine. Or, « la ségrégation scolaire augmente, notamment du fait d’une différence croissante entre enseignement public et privé, même si toutes les situations ne sont pas homogènes », souligne le sociologue Marco Oberti.

Une ségrégation qui évolue indépendamment de celle du parc de logements, du fait des méandres de la carte scolaire et de ses contournements, soit au sein du public, soit du public vers le privé. Dans son ouvrage Vers la sécession scolaire ? (Fayard, 232 pages, 20 euros), le chercheur Youssef Souidi a ainsi montré que, « en moyenne, les élèves défavorisés vont dans des collèges plus défavorisés que leur voisinage, et inversement : les enfants favorisés vont dans des collèges plus favorisés que leur voisinage, et c’est d’autant plus vrai qu’ils vivent dans un quartier défavorisé ».

Si la question de la mixité irrigue de nombreuses actions publiques menées par les collectivités territoriales, nombreux sont ceux qui s’étonnent de l’absence quasi totale de cet enjeu dans le débat public national et de la timidité de l’action de l’Etat en la matière. Le sociologue Lorenzo Barrault Stella le résume : « Ce sont des évolutions larvées et qui ont des conséquences difficiles à percevoir, mais c’est une question politique centrale : on parle là ni plus ni moins que de la manière dont on fait société. »

Sylvie Lecherbonnier et Eléa Pommiers

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🚆 🇧🇪 En train de Namur à Beauraing

@1jour1kif
#1jour1kif
@gayamteurderains

Je l'avais promis dans un autre message, je reviens aujourd'hui sur l'une des plus belles lignes de chemin de fer de Belgique (à mon sens, qui est forcément subjectif), à savoir la ligne reliant Namur à Athus via Dinant, Bertrix et Virton que l'on nomme l'Athus-Meuse. Aujourd'hui, je me concentre sur la portion entre Namur et Beauraing.

Avant de prendre le train, une visite de la capitale wallonne s'impose, Namur est, depuis que la Belgique est un état fédéral, la capitale de la Wallonie. C'est une petite ville entre les villes de Liège et de Charleroi, devenues riches au XIXème siècle grâce au charbon et à l'acier, j'aurai l'occasion d'y revenir dans le futur. 🙂

Namur, c'est aussi la ville où la Meuse et la Sambre, deux fleuves qui prennent leur source en France, se rejoignent pour couler doucement vers Liège et la frontière néerlandaise.

Namur, c'est la ville du peintre Félicien Rops dont on pourra visiter le musée. C'est aussi une ville universitaire, nous trouverons donc facilement de quoi manger et boire notamment dans le quartier du vieux Namur avec ses pittoresques rues étroites (piétonnes). Un des endroit qui a subit de nombreux changements ces dernières années, c'est le Grognon, au confluent. C'est aujourd'hui une promenade sympathique où il fait bon flâner.

Après cette découverte de Namur, nous prenons donc place dans le train L(ocal) vers Dinant et Libramont.

Quittant Namur, nous allons suivre jusqu'à Dinant la vallée de la Meuse. A noter, pour les amateurs de vélo, qu'il existe une voie verte qui longe la meuse par son chemin de halage.

Après une demi-heures, nous arrivons à Dinant, ville touristique et ville natale d'Adolphe Sax, l'inventeur du Saxophone. Outre un musé qui lui est consacré, la visite de la citadelle fait partie des incontournable et s'il fait chaud, une visite de la grotte "La Merveilleuse" offrira un rafraîchissement bienvenu à moins que vous ne préféreriez déguster une bière de l'Abbaye de Leffe (qui n'est pas brassée en l'endroit!) sur l'une des nombreuses terrasses sur "La Croisette" ainsi que s'appelle la promenade de bord de Meuse.

Dinant est aussi le point de départ d'excursions en bateau-mouche qui vous amènerons selon les jours et les heures au château de Freÿr à Waulsort. Alternativement, vous pouvez utiliser le bus du TEC (société wallonne des transports urbains et interurbains) qui relie Dinant à Givet en suivant la Meuse. Pour nos voisins français, Givet est le point d'arrivée des trains en provenance de Charleville-Mézières. J'y reviendrai aussi...

Poursuivons notre trajet en train, nous quittons la vallée de la Meuse à Anseremme, qui est le point de départ pour les kayakistes qui empruntent notre train pour rejoindre Gendron-Celles ou Houyet pour ensuite faire la descente de la Lesse que nous croiserons et recroiserons sur ce tronçon. Le château de Walzin (non visitable) émerge tout d'un coup au détour d'un élargissement de la vallée, fiché sur son éperon rocheux, vous ne pouvez le manquer! La région regorge aussi de chemins de randonnées, vous n'aurez que l'embarras du choix.

Bientôt nous arrivons à Beauraing, gros village célèbre dans le monde entier en raison des apparitions supposées de la vierge Marie en 1932-1933 au pied de la voie ferrée qui surplombe ce qui est devenu aujourd'hui un sanctuaire marial visité par des pèlerins qui viennent de partout! Que l'on soit croyant ou non, l'endroit offre un moment de repos propice à la méditation dans un environnement calme et de recueillement.

Il y a encore tellement de choses à raconter sur les localités riveraines (ou proches) de cette ligne ferroviaire.

Après Beauraing, la ligne s'élève vers le plateau ardennais, offrant des paysages beaucoup plus ruraux jusqu'à Bertrix. L'hiver, si l'on a de la chance, les paysages enneigés donnent une ambiance magique à la région.

Comme toujours, pour en savoir plus sur toutes les localités et les autres, une seule adresse :
➡️ https://visitwallonia.be

#Wallonie #Beauraing #Dinant #Namur #Lesse #Meuse #Trains #Belgique #Trajet_en_train #voyage_en_train

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Appel de syndicats et associations dont la LDH

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"Si on le met à plat, le programme de la gauche il n'a rien d'extrême. La cantine gratuite, rétablir l'ISF et augmenter les salaires, dans aucun référentiel c'est extrême. Ni en comparaison internationale, ni en comparaison historique."

Tu vois Eric, quand tu veux tu peux dire des trucs intelligents.

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Ça faisait quelques émissions que ITP digressait sur l'actualité politique, lui qui parle de ciné. Là, il se lâche et s'interroge sur ce qui se passerait si Bardella gagnait l'élection.

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There's a Samurai and a Joker. The joker says he wants to legalize cannabis and rename the Shibuya district to "drug-addict" district.
As far as I understand, Japanese people are fairly politically apathetic and abstention is very high.

Edit: governor, not mayor.

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Les mythologies grecque et romaine offrent un réservoir inépuisable de références à qui voudrait étaler sa maîtrise des humanités classiques. Dans son Histoire de Rome depuis sa fondation, Tite-Live accorde une place de choix au combat entre Horaces et Curiaces, respectivement champions de Rome et d’Albe dans la guerre que se livrèrent les deux cités entre 673 et 641 avant J.-C. Pour les premiers, la patrie passait avant tout ; ils étaient prêts à tuer leur sœur au prétexte qu’elle aurait fauté avec l’ennemi. Cet esprit de sacrifice manquait aux seconds, finalement défaits. Ils auraient, dit la légende, péché par manque de virilité.

En 2016, M. André Rougé — ancien cadre de Bouygues qui a roulé pour le Parti des forces nouvelles (PFN), le Rassemblement pour la République (RPR) puis le Rassemblement national (RN), dont il est député européen — a fondé les Horaces. Des politiques, des dirigeants d’entreprise, des hauts fonctionnaires et quelques faiseurs d’opinion forment ce club. Pour « faire la nique » aux Curiaces contemporains, ils fournissent aux partis d’extrême droite des idées, des propositions ou des projets de loi, ainsi que des éléments de langage. M. Jean Messiha, énarque, ancien administrateur du ministère de la défense, fondateur en 2020 de l’Institut Apollon, s’est fait le zélateur de cet aréopage réactionnaire sur CNews, tantôt avec la casquette RN, tantôt sous la bannière du parti de M. Éric Zemmour, Reconquête.

Au-delà de ce cénacle, sur qui, parmi les autorités politiques, économiques, administratives et culturelles, l’extrême droite pourrait-elle compter pour exercer le pouvoir ? Le Front/Rassemblement national a toujours manqué de cadres. Ses succès électoraux le placent désormais en position d’offrir postes, places et carrières. Pour comprendre quelles fractions des classes dirigeantes accepteront de les occuper, il faut rembobiner, et élargir la focale.

En 1983, Patrick Buisson, journaliste de Minute et future éminence grise de M. Nicolas Sarkozy, publiait Le Guide de l’opposition (Intervalles) pour « former maillon après maillon la chaîne de la résistance à l’emprise idéologique de l’État socialiste ». Il recensait près de dix mille noms et trois mille adresses d’associations, de clubs, de journaux (Le Figaro Magazine, Valeurs actuelles…), de partis (le RPR, l’Union pour la démocratie française, UDF, et le Front national, FN…), ou de « radios libres » telle Alouette FM, fondée par M. Philippe de Villiers. Mais comment réunir, contre le gouvernement socialo-communiste, les héritiers du gaullisme et ceux de Philippe Pétain ; les anciens militants de l’Organisation armée secrète (OAS) et ceux qui avaient accepté la décolonisation de l’Algérie ; les catholiques traditionalistes et les adeptes de Vatican II — le concile visant à adapter la liturgie catholique à la modernité ? Et, dans l’ordre économique, les partisans du libre marché, ceux du corporatisme et les tenants de la « participation » gaullienne ? La barre était haute ; l’entreprise échoua.

Le projet réactualisé dispose en M. Éric Ciotti d’un nouveau fourrier. Le député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes a puisé son inspiration chez M. Vincent Bolloré, catholique fervent qui a réinvesti les profits de la « Françafrique » dans un empire médiatique (Canal Plus, CNews, C8, Europe 1, Le Journal du dimanche, Paris Match). L’alliance avec le RN n’ayant pas convaincu les caciques de LR, M. Ciotti a rallié un quarteron de briscards de l’union des droites et de prétendants pressés. Parmi eux, M. Guilhem Carayon, fils du député Bernard Carayon — ancien du Groupe union défense (GUD) et infatigable partisan d’un accord entre les gaullistes et le FN. Président des Jeunes Républicains, Carayon fils avait, en mars 2023, fait la « une » du magazine L’Incorrect, que soutient le patron traditionaliste Charles Beigbeder, avec ses homologues et amis du RN et de Reconquête, MM. Pierre-Romain Thionnet et Stanislas Rigault. Autre « fils de » candidat sous la bannière du « rassemblement des droites » — son père est passé, entre autres, par TFI, LCI, CNews et Europe 1 : M. Arnaud Dassier, dont la société Avisa Partners produit des contenus en ligne au service de divers lobbies (1).

Les partis de l’extrême droite française ont toujours cherché l’appui d’une fraction du patronat et l’ont largement obtenu, de la collaboration pendant l’Occupation à la période contemporaine (2). À l’interface se trouvent des personnalités dont l’entregent tient au bourlingage politique précoce ou aux ressources que procurent les grandes écoles. Ainsi de M. Sébastien Chenu, passé de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) — trop homophobe à son goût — au RN, auquel il apporte son carnet d’adresses d’ancien collaborateur d’élus et de ministres. Avec M. Jean-Philippe Tanguy, diplômé de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et de Sciences Po, M. Chenu est l’un des points de contact entre le RN et les principales organisations patronales. « Les instances locales de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) nous ont toujours très bien reçus, quand l’Association française des entreprises privées (AFEP), lobby des grands groupes, nous ignore », constatait M. Tanguy dans Le Figaro (18 mars 2024). Plus elles représentent les intérêts des dirigeants de petites entreprises, plus ces organisations s’ouvrent aux idées d’extrême droite, notamment la dénonciation des impôts, taxes et cotisations, ainsi que du droit du travail, de la santé ou de l’environnement.

Dans Causeur (31 janvier 2022), un mensuel financé par l’homme d’affaires identitaire Charles Gave, Mme Sophie de Menthon célébrait les diatribes de Mme Marine Le Pen contre les normes qui entraveraient la marche triomphale des petites et moyennes entreprises. L’automne suivant, elle organisait à la demande de Mme Le Pen des rencontres entre des membres d’Ethic (pour Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance) et des députés RN (Le Parisien, 7 octobre 2022). Promotrice du télémarketing, auteure de livres pour enfants — dont l’impayable L’Entreprise racontée aux enfants, illustré par Aurore Giscard d’Estain — et présidente d’Ethic, Mme de Menthon avait organisé, dès novembre 2021, la rencontre de M. Zemmour avec des membres du Cercle de l’Union interalliée, l’un des plus prestigieux clubs parisiens (L’Express, 28 octobre 2021). « Les patrons apprécient beaucoup ses interventions, sa culture », explique-t-elle dans Politis (15 septembre 2021).

Avec le grand patronat, les relations s’avèrent moins fluides. En 2011, sa porte-parole, Mme Laurence Parisot, publiait Un piège bleu marine (coécrit avec Rose Lapresle, Calmann-Lévy) ; en 2019, M. Geoffroy Roux de Bézieux avait dû renoncer à inviter Mme Le Pen aux journées d’été du Mouvement des entreprises de France (Medef). Amateur de joutes en armure et à cheval, M. Olivier de Panafieu dut quitter la direction du cabinet de conseil Roland Berger comme un vil palefrenier pour avoir organisé des levées de fonds en faveur de M. Zemmour. Le polytechnicien François Durvye, lui, peut prodiguer ses recommandations à Mme Le Pen et M. Jordan Bardella. Mais ce personnage moins exposé gère, par le biais d’un fonds d’investissement, la fortune de M. Pierre-Édouard Stérin, lui-même « catho tradi » enrichi par les boîtes-cadeaux et l’e-commerce.

Depuis que le RN a abjuré l’abandon de l’euro et revient sur ses rares mesures favorables aux salariés (notamment la retraite à 60 ans), ses rapports avec le Medef tendent néanmoins à se décontracter, même si les principales organisations patronales préfèrent toujours le néolibéralisme du gouvernement actuel au national-libéralisme du RN. Parmi les dix mesures tirées des programmes de M. Bardella et du Nouveau Front populaire que le Medef pointait comme problématiques dans un communiqué le 19 juin, seule la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) des produits énergétiques émane de la formation d’extrême droite. Prudence oblige, de grands patrons effrayés par le programme de la gauche unie « courtisent » les hiérarques de l’extrême droite (Financial Times, 18 juin 2024).

Le 28 novembre 2023, M. Bardella débattait avec les étudiants de l’École des hautes études commerciales (HEC). Une semaine auparavant, M. Henri Proglio, ancien président-directeur général de Veolia puis d’Électricité de France (EDF), avait ostensiblement déjeuné avec Mme Le Pen. Le repas, organisé dans l’une des cantines du Tout-Paris des affaires, avait valeur de test. M. Proglio siège au « comité des sages » de la famille Dassault, qui n’a pas signifié publiquement la moindre remontrance à cet ancien du Club de l’Horloge. Le patron de Dassault Aviation, M. Éric Trappier, a lui aussi rencontré Mme Le Pen avant les élections européennes de 2024 (Le Nouvel Obs, 16 mai 2024), et le directeur des rédactions du Figaro (propriété des Dassault) ne s’est pas fait prier pour apporter son soutien à « l’union des droites » dans sa chronique du 13 juin 2024, sur les ondes d’Europe 1. Outre qu’il n’y a pas de marchand d’armes bénéficiaire sans commandes publiques, Alexis Brézet a un long passé d’extrême droite : déjà en 1989, pour le député européen FN Jean-Marie Le Chevallier, futur maire de Toulon, il avait rédigé Immigration en Europe : attention danger (Éditions du Groupe des droites européennes).

L’intégration à l’ordre économique — et à ses relais médiatiques — constitue sans doute la priorité de l’extrême droite. Le néolibéralisme a renouvelé les équilibres internes à la classe dominante en soumettant l’administration et la politique aux finalités des entreprises privées. Mais, pour exercer le pouvoir, il importe tout de même de disposer d’agents fiables. Au sein de la haute fonction publique, l’extrême droite peut compter sur le légalisme des uns, l’opportunisme des autres, ainsi que sur l’action résolue d’une poignée de militants acquis à sa cause. Il y existe, de fait, une tradition antirépublicaine et pas seulement chez les militaires qui appelaient dans Valeurs actuelles à la restauration martiale de l’ordre public (21 avril 2021). La création du Club de l’Horloge par d’anciens élèves de l’École nationale d’administration (ENA) — les uns encartés au parti gaulliste, les autres giscardiens — remonte à 1974. Au mitan des années 1980, à peu près tous les cadres de la droite et de l’extrême droite avaient fréquenté ce laboratoire d’idées giscardo-lepéno-chiraquiste (3). La principale innovation doctrinale du club rebaptisé en 2015 Carrefour de l’Horloge ? La « préférence nationale ».

L’un de ses membres, magistrat honoraire à la Cour des comptes, M. Philippe Baccou, participe aux réflexions des Horaces. Au cours de la période récente, le RN a aussi recruté M. Fabrice Leggeri. Ce normalien, énarque, passé par le ministère de l’intérieur et la Commission européenne, a dû démissionner de la direction de l’agence européenne Frontex en 2022. Il y aurait promu des refoulements de migrants contraires au droit international. En juin 2024, il s’est fait élire au Parlement européen sur la liste emmenée par M. Bardella. D’autres Horaces partagent des éléments de carrière similaires, des affectations dans des institutions communautaires, l’ostracisme des collègues, mais aussi le passage par la préfectorale.

Avec la réserve imposée par leur statut, une partie des membres de cette administration reprochent au pouvoir politique des objectifs confus, voire un sens de l’État défaillant : ils peuvent en particulier déplorer l’affaiblissement des services dans les territoires sous la présidence de M. Sarkozy ou l’« acte III » de la décentralisation sous celle de M. François Hollande, qui a renforcé les « grands élus » face aux préfets (4). Dès avril 2011, Mme Le Pen écrivait ainsi dans une lettre à leur attention : « Vos éminentes fonctions vous placent directement face aux ravages d’une politique d’amoindrissement de l’État, de découragement de ses personnels et d’inefficacité de sa gouvernance (5). » En mai 2021, elle récidivait dans un courrier destiné, cette fois, aux sept mille plus éminents cadres de l’État pour leur promettre de revenir sur une réforme de la haute fonction publique qui a supprimé les corps préfectoral et diplomatique (6).

S’ajoute une tension au sein même de l’État entre ceux dont les attributions statutaires consistent à veiller à la conformité de l’action publique avec les normes françaises et européennes et les hauts fonctionnaires, chargés d’appliquer les lois et règlements que promeuvent les gouvernants. Au sein de l’administration dite active, la tentation existe de critiquer, voire de remettre en cause, les contre-pouvoirs que constituent les cours européennes — Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) (7) — ou nationales. Dans Le Monde (17 juin 2024), le candidat RN dans la troisième circonscription du Cher, M. Pierre Gentillet, avocat de formation, fondateur de la Cocarde étudiante, a levé le doute sur la tactique de l’extrême droite si elle arrivait aux affaires : « À condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire. »

François Denord & Paul Lagneau-Ymonet Sociologues.

(1)  Julien Fomenta Rosat, « Moi, journaliste fantôme au service des lobbies », Fakir, Amiens, 19 mai 2022.

(2)  Benoît Collombat et David Servenay (sous la dir. de), Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, La Découverte, Paris, 2009.

(3)  Philippe Lamy, Le Club de l’Horloge 1974-2002. Évolution et mutation d’un laboratoire idéologique Paris-VIII, thèse de doctorat de sociologie, 2016.

(4)  Lire Benoît Bréville, « “Vos régions, on n’en veut pas !” », Le Monde diplomatique, juillet 2021.

(5)  Cité par Patrick Roger, « L’opération séduction de Marine Le Pen auprès du corps préfectoral », Le Monde, 20 avril 2011.

(6)  Lire Simon Arambourou et Grégory Rzepski, « La réforme dévore ses enfants », Le Monde diplomatique, décembre 2022.

(7)  Lire Vincent Sizaire, « Le juge européen peut-il être un contre-pouvoir au service de la démocratie ? », Le Monde diplomatique, janvier 2018.

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Tu as peur ? Moi aussi.

Je me chie littéralement dessus et peine à réaliser qu'un votant sur 3 veut détruire le pays, ses valeurs.

Des sociologues peuvent m'expliquer le mécanisme d'exclusion de ces classes sociales constituant le vote RN, le sentiment de relégation, la respiration suffocante dans un climat médiatique d'insécurité culturelle, les usines qui ferment, la délinquance, les réformes insultantes, la baisse du pouvoir d'achat. Le bleu, le blanc et le rouge comme ultime refuge, l'identité nationale quand t'as plus d'identité de travail, de cité, de croyances.

Mais j'y crois pas. Le truc que je sens, au plus profond de moi, c'est ce qu'un mec le soir du 1er tour à appeler un vote d'enthousiasme. Ça les fait littéralement bander, pulsion autoritaire, désir de revanche, vouloir à nouveau se sentir maître à bord, en capacité d'exploser des gueules.

Pas grand monde à tilter sur la majorité absolue. Euphémisme de plein pouvoir.

Ça ne veut pas la paix dans les cités, la fin du trafic de drogue, ça veut un remake de la cité de Dieu, des images de Raid qui foutent des gros flingues dans la bouche de jeunes racisés, filmés en 4K en live diffusion sur Cnews. Ça veut pas remettre en question les droits des LGBTQI+, ça veut les humilier, les mettre dans dans états de honte, de marginalité, ça veut les voir aplatis puis écrasés.

Ce qu'ils veulent c'est une guerre civile. La pire ironie de l'histoire : sous prétexte de nationalisme ils veulent nous diviser plus que jamais. Trier le vrai français qui n'existe pas de l'ivraie barbue, lesbienne, chômeur etc etc. Ils oublient que leur nous racistes, sexistes, ne pourra qu'être minoritaire et le sera toujours.

Leur France n'existe pas. Leur France c'est le claquement imbécile du drapeau accroché dans la cour d'un bâtiment vide, c'est le ridicule d'un chant militaire là où il y a besoin d'entraide plus que d'armes. C'est un mollard face au vent.

Le pire, ce qu'ils ignorent ou feignent de pas voir : c'est que tous les gens qui taffent pour eux, qui torchent le cul de leur vieux, nettoient leur rue, administrent leur existence, les soignent, conduisent leur train, leur bus, leur sert à boire au camping, participent à leur divertissement, ce sont ceux qu'ils veulent voir disparaître.

Alors ouais, comme d'habitude, on va serrer les dents. Se serrer les coudes. On habite ici, on est née ici. Ils défendent un projet mort servant un fantasme, nous avons le réel de notre côté.

Alors même si j'ai peur, je sais qu'on sera toujours plus nombreux.

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Bon bah voila, suite à ça j'ai décidé d'aller tracter avec des militants locaux, et... ben je me rendais pas compte que c'était aussi utile tout en étant un travail de fourmi.

En deux heures je suis à peu près sur d'avoir donné 4 voix au NFP (des gens qui ne savaient pas qu'ils étaient encore inscris à leurs listes électorales) et je pense franchement que j'en ai convaincu 3 autres, qui n'étaient pas au courant de la situation électorale ici.

7 voix, c'est pas énorme, mais c'est 800% plus que ce que je m'attendais à compter dans ces élections. On est quelques dizaines sur la circo, je vais essayer d'y retourner. On sait que ça se jouera à moins d'un pourcent ici.

Allez y, y a un tuto ici, ça n'a pas à prendre plus d'une heure et c'est sympa d'apprendre un peu la politique locale avec des jeunes et des vieux.

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Carte des triangulaires du second tour proposée par L'Humanité.

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Le Monde a analysé les deux premières semaines de la nouvelle émission de Cyril Hanouna "On marche sur la tête".

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L'article est bien écrit, il reprend l'origine de ce phénomène et son histoire. Il serait possible d'observer une nouvelle étoile à l'oeil nue, extrêmement brillante, pendant une semaine dans le courant de cet été.

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